Didier le Gac, député du Finistère du sud, reçoit l'association Les 184
Notre Association « Les 184 » est organisée en cercles (ou groupes de travail), par exemple sur la « Démocratie participative » ou les « Liens avec les élus ». C'est dans ce cadre que nous rencontrons des député.es pour discuter du Rapport produit par la Convention Citoyenne sur la Fin de Vie (CCFV) et la façon dont notre expérience et, plus généralement, des conventions citoyennes peuvent compléter l’information des élus.
Un entretien avec Didier Le Gac (DLG) et son collaborateur, Jérôme Hebert, s’est tenu le 17.10.23 dans une ambiance aussi respectueuse que bienveillante. DLG est député du Finistère rural en bord de mer, en politique depuis 1995, socialiste puis REN et membre de la Commission des Affaires sociales de l’assemblée nationale (AN). En voici le résumé.
Il a d’emblée félicité la CCFV pour la qualité de ses échanges et de son Rapport remis au Président de la République le 3.04.23. Après la présentation de notre association et de la pluralité des vues qui la compose, les conclusions du Rapport ont été évoquées en débutant par notre « conviction commune » : renforcer et améliorer l’accompagnement des personnes en fin de vie, notamment grâce aux soins palliatifs.
Alors que 21 départements ne disposent pas encore de d’unités de soins palliatifs (USP), la Bretagne est largement pourvue dans ce domaine (14 USP). A ceci s’ajoutent : 16 équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP) ; des équipes ressources régionales de soins palliatifs pédiatriques (ERRSPP) dont Brest et Rennes ; et un fort maillage territorial associant médecins de ville, bénévoles, structures d’appui au personnel de santé, et une coordination bretonne des soins palliatifs. Cette présence a été reliée à l’importance de l’engagement associatif et des traditions catholiques en Bretagne.
A propos du droit des personnes, nous avons interrogé DLG sur le fait qu’aucune campagne d’information (sur les directives anticipées, la personne de confiance …) n’avait été faite depuis longtemps et il a envisagé une question au Gouvernement sur ce sujet. Sur l’aide active à mourir, DLG se positionne clairement en faveur d’une ouverture en se nourrissant de ses échanges locaux en Bretagne. Selon lui, le débat serait moins enflammé que d’autres auparavant et il n’a pas reçu de messages négatifs d’électeurs pourtant usuels en matière parlementaire.
S’agissant du débat parlementaire qui débutera en 2024 sur la base du projet de loi déposé d’ici fin 2023 après examen par le Conseil d’Etat, il envisage :
- Une liberté de vote dans chaque groupe politique mais un résultat positif après un long débat comme pour toute loi sur un sujet éthique (pas de procédure accélérée, d’où deux allers-retours probables entre AN et Sénat),
- Une Commission spéciale préalable mixant des députés volontaires de plusieurs commissions tout en respectant la proportion des groupes politiques de l’AN.
DLG est convaincu de l’intérêt des expériences de démocratie participative comme les conventions citoyennes, ce qui ne remet pas en cause la démocratie représentative. Il avait d’ailleurs organisé le jour de l’ouverture de la CCFV (9.12.22) un débat entre la Présidente de la coordination bretonne des soins palliatifs et le président de l’ADMD (association très présente aussi en Bretagne) devant une salle comble. Il compte organiser un autre débat nous impliquant. Comme d’autres, il a cité l’immigration/intégration comme sujet possible de convention citoyenne future.
NB : Didier Le Gac a édité un post sur son site.